Dessous les roses – Olivier Adam

Pour l’enterrement de leur père, une fratrie, Claire l’infirmière, Paul, l’aîné, cinéaste et dramaturge reconnu et Antoine le petit dernier devenu homme d’affaires, se retrouvent dans un huis clos où les rancœurs, les rivalités, les souvenirs d’enfance, se heurtent sur fond d’affection (qui reste malgré tout). Les mots sonnent juste et sont convaincants, mais faites attention à ce qui ressemble à un prologue et à l’épilogue: ce que vous venez de lire est le travail de Paul; il est vrai que le personnage-auteur a été un lieu commun de la littérature, mais si Paul est l’auteur de cette œuvre, les reproches que lui font son frère et sa sœur sont très réels, ou alors invente-t-il, grossit-il le trait pour se donner le beau rôle? Une chose est sûre, dans le roman d’ Olivier Adam, comme dans le travail de Paul, Paul est bien ce personnage central dans le réel comme dans la fiction: comme par hasard il n’intervient que dans le dernier acte, le troisième.

Alors ce travail est-il vraiment pour le théâtre ? (chaque personnage a droit à trois scènes) et, si le théâtre se nourrit de conflits, le lecteur acquiesce, mais c’est aussi le monologue intérieur de chacun et, cela, c’est bien du roman axé sur le temps qui passe et la nostalgie des souvenirs d’enfance.

Si Olivier Adam se plaît à brouiller les codes, à leurrer son lecteur pour le surprendre, il écrit un roman bien construit qui pose le problème fondamental : réel et fiction, et qui illustre la difficulté de l’artiste qui s’inspire du réel et évidemment subit les remous générés par sa création.

Lisez ce roman original et très réussi qui dénoue l’écheveau embrouillé des relations familiales.