A l’occasion des Extras du Festival – version reportée et inédite du 33e Festival du premier roman – les Lecteurs à Voix Haute de l’association ont mis en voix et en spectacle le roman de notre invité d’honneur, Civilizations de Laurent Binet (Grasset). Accompagnés des travaux graphiques des élèves de l’ENAAI, ils ont proposé la lecture de morceaux choisis extrait de ce roman, qui réécrit l’histoire de la colonisation en parcourant le passé.
Jacques, bénévole du groupe des Lecteurs à Voix Haute, nous partagent leur expérience :
“Une aventure pour les Lecteurs à Voix Haute de Lectures Plurielles !
Au départ, il était question de ne lire que quelques morceaux choisis du roman de Laurent Binet, pendant quelques minutes, pour accompagner la présentation de l’invité d’honneur du Festival au cours d’une soirée destinée principalement aux adhérents de Lectures Plurielles. Mais très vite, on ne sait plus comment, le projet s’est transformé en une soirée entière consacrée à Civilizations sur la scène du théâtre Charles Dullin.
Nous avons choisi de présenter un condensé du récit qui garderait toute la cohérence imaginée par l’auteur tout en respectant scrupuleusement son écriture. C’est donc à la hache que nous avons commencé, pour continuer au ciseau, puis à la râpe, pour finir au papier de verre fin. Il nous a fallu, le cœur en berne, nous priver de quelques rencontres importantes durant la conquête d’Atahualpa et pendant le voyage de Cervantès ; nous avons réduit le journal de bord de Christophe Colomb et simplifié le voyage de Freydis ; mais nous avons gardé intacts les passages lus et avons réussi à présenter ce roman de 400 pages en une heure de lecture.
C’est au cours d’une soirée de discussion arrosée de plaisanteries et de bonne humeur avec Laurent Binet que nous avons pu conforter nos partis pris de lecture en faisant ressortir l’humour, parfois la truculence et toujours la vraisemblance de ce récit d’aventure. A cela s’ajoute la participation de quelques étudiants de 3e année à l’école d’enseignement aux arts appliqués et à l’image du Bourget du lac qui ont accompagné la lecture de leurs dessins. Malgré la crise sanitaire de la COVID qui a bien chamboulé le calendrier, ils ont tenu bon et, sous une forme moins vivante que le dessin en live initialement prévu, ce sont des vidéos qui ont illustré la lecture.
Ne croyez pas que les premiers mois de travail furent faciles. Notre hantise était de ne pas réussir à captiver les spectateurs pendant une heure de lecture et de desservir le texte au lieu de donner envie de lire. Combien de séances tendues avons-nous vécu, combien de relectures, de modifications, de propositions nouvelles, de contre-propositions, sans parler de la démobilisation du premier confinement. Mais nous sommes arrivés en septembre, avec une échéance précise, bien qu’encore soumise à condition (tout le monde faisait comme si le Festival aurait lieu en octobre, mais tout le monde avait un doute) et là, le théâtre nous a ouvert largement ses portes. Nous avons été si bien accueillis par les professionnels du spectacle vivant qui nous ont apporté leurs compétences discrètes pour résoudre tous les problèmes techniques que les deux dernières semaines n’ont été que du plaisir pour chacun d’entre nous. A la sortie du grand soir, nous pouvons remercier les spectateurs pour leurs propos élogieux, Laurent Binet pour son émotion visible et bien sûr tout ceux qui nous ont suivi pendant ce travail.
Vraisemblablement, de nouveaux projets nous attendent pour le plaisir de lire et de partager.”